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[1]
"Ce qui veut dire que moi le fou et le mômo,
maintenu 9 ans en asile d'aliènès pour passes
d'exorcisme et de magie et parce que soi-disant je m'imaginais avoir
trouvè une magie et que c'ètait fou, il faut croire que
c'ètait vrai, puisque pas un jour pendant mes 3 ans
d'internement á Rodez, Aveyron, le Dr Ferdiére n'a
manquè á 10 hre 1/2 du matin, heure de la visite, de
venir me dire: Mr Artaud, tout ce que vous voudrez, mais la
Sociètè ne peut pas accepter, et je suis ici le
reprèsentant de la Sociètè. Si j'ètais fou
dans mes passes magiques, qu'importait donc á la
Sociètè qui ne pouvait se sentir ni atteinte ni
lèsèe et n'avait qu'á me mepriser et me
nègliger."
Dis ans que le langage est parti... in:
Luna-Park 5 (oct.1979), 7-10. (Soweit nicht anders angegeben,
stammen die Übersetzungen von mir. A.S.)
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[2]
"Le Dr F., mèdecin-chef de l'asile de Rodez, a
confisquè á la surveillante 1 gr d'hèroïne
qu'elle voulait m'apporter, l'a ègalement
possèdèe dans son bureau sous menace de
rèvocation et m'a imposè, á moi, quatre
sèries d'èlectro-choc, soit 40 comas
ajoutès á 10 prècèdents qu'il m'avait fait
subir pour lui avoir demandè 25 gouttes de laudanum. - Ah
ça non, par exemple, Mr Artaud, je ne vous donnerai pas de
laudanum et au contraire je vais vous faire de l'èlectro-choc;
et j'ai esquivè l'insulinothèrapie, autre traitement
d'abjection, parce que je lui ai dit que je
l'ètranglerai s'il continuait á vouloir me
considèrer en malade et me traiter."
Artaud, Antonin: Suppôts et Supplications 1,
Oeuvres Complétes XIV,1, Paris 1978, 137.
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[3]
"car je me suis tout d'un coup rendu compte que
l'heure ètait passèe de rèunir des gens dans un
thèatre même pour leur dire des
vèritès et qu'avec la sociètè et son
public il n'y a plus d'autre langage que celui des bombes, des
mitrailleuses, des barricades et de tout ce qui s'ensuit."
Lettres á Andrè Breton in:
L'Èphèmére 8 (1968), 4.
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[4]
"Fais de l'art rèvolutionnaire mais de l'art,
ne porte pas la rèvolution dans la vie ou on t'assassine. C'est
ce que je m'entends dire jour et nuit par la conscience occulte de
tous."
Lettres á Andrè Breton in:
L'Èphèmére 8 (1968), 53.
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[5]
"Oui, toute la terre envoûte// Artaud// pour
vivre// et elle ne vit que de la mort quotidienne// d'Artaud//"
Suppôts et Supplications 2, 131.
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[6]
"Je veux dire que la zizanie qui se léve de
tous les côtès ne laisse pas mon corps intact, j'en suis
atteint comme d'un varicocéle, d'une blennorragie, ET JE N'AIME
PAS DU TOUT ÇA."
Suppôts et Supplications 2, 27.
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[7]
"Il faut finir. Il faut enfin trancher avec ce monde
qu'un être en moi, cet être que je ne peux plus appeler,
puisque s'il vient je tombe dans le Vide, cet être a toujours
refusè. C'est fait. Je suis vraiment tombè dans le Vide
depuis tout, -- de ce qui fait ce monde, -- vient d'achever de
me dèsespèrer. [...] C'est un vrai
Dèsespèrè qui vous parle et qui ne connaît
le bonheur d'être au monde que maintenant qu'il a quittè
ce monde, et qu'il en est absolument sèparè. Morts, les
autres ne sont pas sèparès. Ils tournent encore autour
de leurs cadvres. Je ne suis pas mort, mais je suis
sèparè."
Les Nouvelles rèvèlations de
l'être, Oeuvres Complétes VII, 120f.
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[8]
"Peu de gens ont en effet compris le but de mon voyage
á Mexico. Il ne s'agissait pas de changer de vie, et de fuir la
France oú je ne pouvais plus trouver place. [...] Je suis venu
ici trouver les moyens de vivre en Sècuritè en France,
á mon retour. Et il faudra que les choses changent, á
tout prix. Je suis donc venu au Mexique chercher la force, et les
forces, de pousser á ce changement."
Lettres du Mexique, Oeuvres
Complétes VIII, 363.
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[9]
"Avant d'en revenir á la culture je
considére que le monde a faim, et qu'il ne se soucie pas de la
culture; et que c'est artificiellement que l'on veut ramener vers la
culture des pensèes qui ne sont tournèes que vers la
faim."
Le Thèâtre et son double, Oeuvres
Complétes IV, 9.
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[10]
"Protestation contre l'idèe
sèparèe que l'on se fait de la culture, comme s'il y
avait la culture d'un côtè et la vie de l'autre; et comme
si la vraie culture n'ètait pas un moyen raffinè de
comprendre et d'exercer la vie."
Le Thèâtre et son double, Oeuvres
Complétes IV, 11.
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[11]
"Briser le langage pour toucher la vie, c'est faire
ou refaire le thèâtre; [...] Aussi bien, quand nous
prononçons le mot de vie, faut-il entendre qu'il ne s'agit pas
de la vie reconnue par le dehors des faits, mais de cette sorte de
fragile et remuyant foyer auquel ne touchent pas les formes. Et s'il
est encore quelque chose d'infernal et de vèritablement maudit
dans ce temps, c'est de s'attarder artistiquement sur des formes, au
lieu d'être comme des suppliciès que l'on brûle et
qui font des signes sur leur bûchers."
Le Thèâtre et son double, Oeuvres
Complétes IV, 14.
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[12]
"Je souffre d'une effroyable maladie de l'esprit. Ma pensèe
m'abandonne á tous les degrès. Depuis le fait simple
de la pensèe jusqu'au fait extèrieur de sa
matèrialisation dans les mots. Mots, formes de phrases,
directions intèrieures de la pensèe, rèa
ctions simples de l'esprit, je suis á la poursuite constante de
mon être intellectuel. Lors donc je peux saisir une forme, si
imparfait soit-elle, je la fixe, dans la crainte de perdre toute la
pensèe. Je suis au-dessous de moi-même, je le sais, j'en
souffre, mais j'y consens dans la peur de ne pas mourir tout á
fait."
Correspondance avec Jacques Riviére,
Oeuvres Complétes I, 24.
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[13]
"Le Peyotl raméne le moi á ses sources
vraies. Sorti d'un ètat de vision pareille on ne peut plus
comme avant confondre le mensonge avec la vèritè. On a
vu d'oú l'on vient et qui l'on est, et on ne doute plus de ce
que l'on est. Il n'est plus d'èmotion ni d'influence
extèrieure qui puisse vous en dètourner."
Les Tarahumaras, Oeuvres Complétes
X, 34.
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[14]
"Et qu'est-ce qu'un aliènè authentique?
C'est un homme qui a prèfèrè devenir fou, dans le
sens oú socialement on l'entend, que de forfaire á une
idèe supèrieure de l'honneur humain. C'est ainsi que la
sociètè a fait ètrangler dans ses asiles tous
ceux dont elle a voulu se dèbarrasser ou se dèfendre,
comme ayant refusè de se rendre avec elle complices de
certaines hautes saletès. Car un aliènè est aussi
un homme que la sociètè n'a pas voulu entendre et
qu'elle a voulu empêcher d'emettre d'insupportables
vèritès."
Van Gogh le suicidè de la
sociètè, Oeuvres Complétes XIII, 17,
dt. von Franz Loechler.
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[15]
"On peut parler de la bonne santè mentale de
van Gogh qui, dans toute sa vie, ne s'est fait cuire qu'une main et
n'a pas fait plus, pour le reste, que de se trancher une fois
l'oreille gauche, dans un monde oú on mange chaque jour du
vagin cuit á la sauce verte ou du sexe de nouveau-nè
flagellè et mis en rage, tel que cueilli á sa sortie du
sexe maternel. Et ceci n'est pas une image, mais un fait abondamment
et quotidiennement rèpètè et cultivè
á travers toute la terre."
Van Gogh le suicidè de la
sociètè, Oeuvres Complétes XIII, 13,
dt. von Franz Loechler.
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[16]
"L'homme est malade parce qu'il est mal construit. Il
faut se dècider á le mettre á nu pour lui gratter
cet animalcule qui le dèmange mortellement, dieu, et avec dieu
ses organes. Car liez-moi si vous voulez, mais il n'y a rien de plus
inutile qu'un organe. Lorsque vous lui aurez fait un corps sans
organes, alors vous l'aurez dèlivrè de tous ses
automatismes et rendu á sa vèritable
libertè. Alors vous lui rèapprendrez á danser
á l'envers comme dans le dèlire des bals musette et cet
envers sera son vèritable endroit."
Pour en finir avec le jugement de dieu, Oeuvres
Complétes XIII, 104.
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[17]
"Post-Scriptum// Qui suis-je?// D'oú je
viens?// Je suis Antonin Artaud// et que je le dise// comme je sais le
dire// immèdiatement// vous verrez mon corps// voler en
èclats// et se ramasser// sous dix mille aspects// notoires//
un corps neuf// oú vous ne pourrez// plus jamais//
m'oublier.//"
Le Thèâtre de la Cruautè,
Oeuvres Complétes XIII, 118.
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- Artaud, Antonin: Oeuvres
Complétes (26Bde.). Hg. von Paule Thèvenin. Paris
1970-1994.
- Artaud, Antonin: Frühe
Schriften. Hg. u. übers. von Bernd Mattheus. München 1983.
- Artaud, Antonin: Surrealistische Texte,
Briefe. Hg. u. übers. von Bernd Mattheus. München 1985.
- Artaud, Antonin: Briefe an Gènica
Athanasiou. Übers. u. Nachw. von Bernd Mattheus. München 1990.
- Artaud, Antonin: Das Theater und sein
Double. Übers. von Gerd Henniger, Nachw. Bernd Mattheus. München
1996.
- Artaud, Antonin: Mexiko, Die Tarahumaras,
Revolutionäre Botschaften, Briefe. Übers. von Brigitte
Weidmann. München 1992.
- Artaud, Antonin: Briefe aus Rodez, Postsurrealistische
Schriften. Übers. von Franz Loechler, Nachw. Bernd
Mattheus. München 1979.
- Artaud, Antonin: Van Gogh, der Selbstmörder
durch die Gesellschaft und andere Texte und
Briefe. Ausgew. u. übers. von Franz Loechler, Nachw. Elena
Kapralik. München 1988.
- Artaud, Antonin: Schluß mit dem
Gottesgericht, Das Theater der Grausamkeit, Letzte Schriften zum
Theater. Übers. von Elena Kapralik. München 1988.
- Barber, Stephen: Antonin Artaud -- Blows and
Bombs. London 1993.
- Kapralik, Elena: Antonin Artaud 1896-1948 --
leben und werk des schauspielers, dichters und regisseurs. München
1977.
- Thèvenin, Paule: Antonin Artaud, ce
Dèsespèrè qui vous parle. Paris 1993.
- Derrida, Jacques: L'Ecriture et la
diffèrence. Paris 1967. darin: "Le
Thèâtre de la cruautè et la clôture de la
reprèsentatio" und "La parole
soufflèe." [dt.: Die Schrift und die
Differenz. Frankfurt 1972.]
- Deleuze, Gilles: La logique du
sens. Paris 1969. Darin: "du schizophréne et de la
petite fille". [dt.: Die Logik des Sinns. Frankfurt
1993.]
- Deleuze, Gilles; Guattari, Fèlix: Capitalisme et
schizophrènie. Mille Plateaux. Paris 1980. darin:
"28. novembre 1947 -- Comment se faire un Corps sans Organes?" [dt.: Kapitalismus und Schizophrenie -- Tausend Plateaus. Berlin
1992.]
- Kristeva, Julia: Polylogue. Paris 1977. Darin: "Le sujet en
procés".
- Derrida, Jacques; Thèvenin, Paule: Antonin Artaud --
Zeichnungen und Portraits. München 1986. (Erstausgabe, Texte in
dt. Übersetzung) [fr.: Antonin Artaud -- Dessins et
portraits. Paris 1986.]
- Antonin Artaud: Oeuvres sur papier. Musèe Cantini
17.6.-17.9. 1995. Marseille 1995.
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