Nouvelle littérature de l'Autriche
Incentives – la nouvelle littérature d’Autriche
readme.cc propose un accès en plusieurs langues à la littérature autrichienne la plus récente. Réalisée en collaboration avec la Maison de la littérature à Vienne, cette plateforme de lecture offre un aperçu de l’actualité littéraire du pays.
Des critiques littéraires – journalistes et/ou universitaires – présentent des ouvrages qui viennent de paraître, de courts extraits permettent de se faire une première idée, des notices biographiques complètent la présentation.
Pour l’instant, ces informations sont disponibles en cinq langues : allemand, anglais, français, tchèque et hongrois.
Le projet « Incentives » cherche à promouvoir l’internationalisation de la littérature autrichienne et la traduction de textes récents.
Réalisation : centre de documentation pour la nouvelle littérature autrichienne (comptes rendus, notices biographiques) – association des traducteurs (traductions) – readme.cc (infrastructure).

Nouvelle littérature de l'Autriche l'imprimer
[ Recommandation de stéphane gödicke ] Il s’agit de la chronique d’une famille autrichienne sur trois générations, de 1938 à 2001, dont la structure chronologique est originale : le récit est découpé en journées (lundi 16 avril 2001, mardi 25 mai 1982, samedi 6 août 1938, etc.), et on effectue des allers-retours entre le passé et la strate la plus contemporaine qui se déroule entre avril et juin 2001. La narration du passé (traumatismes politiques ou familiaux) permet d’éclairer progressivement le présent. On comprend alors mieux l’espèce d’indolence de Philipp, un homme sans qualités, détaché, qui paraît refuser toute forme d’engagement (social, sentimental, professionnel). Cet enfant attardé vient d’hériter de la maison de ses grands-parents mais ne sait quasiment rien au sujet de sa propre famille : les objets, les photos, les lettres, tout cela ne lui évoque rien, comme s’il n’avait pas de mémoire. Le mal autrichien. L’intérêt du roman réside dans la capacité de Geiger à restituer avec une précision étonnante les microscopiques détails du quotidien (dialogues, micro-événements, pensées) et à en faire le théâtre (banal) des relations entre membres d’une famille : incompréhensions, conflits générationnels, petites lâchetés, rancoeurs, sentiments de culpabilité, les incompatibilités de caractère – tout est juste et précis (et universel). La précision de Geiger est d’ailleurs telle qu’elle en est parfois étouffante : on n’acquiert jamais de sentiment d’élévation, mais c’est au contraire comme si on s’enfonçait toujours plus loin à travers les enchevêtrements de l’histoire familiale, des histoires individuelles. Il fallait bien cette acuité pour qu’à travers 8 journées étalées entre 1938 et 1989, et 13 journées du printemps 2001, on se fasse finalement une idée de l’histoire d’un pays qui souffre d’une funeste amnésie dont les conséquences politiques, resurgissant chroniquement, sont connues.
[ Citation préférée ] Ein netter Kerl, wenn auch nicht ganz der richtige zum Heiraten. Als junger Mann hat er Spiele erfunden und mit diesen Spielen bankrott gemacht, obwohl eines dieser Spiele ganz erfolgreich war: Wer kennt Österreich?
[ Info ] Geiger, Arno: Es geht uns gut.
(original language: Allemand (Autrichien))
DTV,
München, 2007
(2005).
ISBN: 978-3-423-13562-7.
Ce livre est ...
Genre: Roman
Mots-clés: roman, mémoire, histoire, Autriche
Langues (recommandation de livre): Français
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Commentaires Changer la chronologie

[ 29.12.08 - 20:15 ] [ Commentaire de Thomas Ganzberger ] Le jeu littéraire de ce livre est fondé dans son titre qui est critique et déscription réaliste en même temps. On va bien dans le présent, on n'a pas trop de soucis et quand même les fissures dans l'histoire familiale deviennent êvidentes au fil de la narration. Et cette famille est toujours une famille comme toutes les autres, les conflits viennent et s'en vont comme s'il fallait.
Geiger est un réaliste et sa déscription de la psychologie familiale (surtout des femmes) est très bien réussie. Réaliste - genre 19ième siècle - aussi pour la construction de son roman qui est avec une évidence pas trop artistique un résumé d'histoire autrichienne - de l'Etat d'aujourd'hui et son MINIMUNDUS sur la pochette. Mais il ne s'agit plus comme chez Bernhard ou Jelinek d'un acte littéraire - selon moi - de critique et de révolte, mais d'un résumé. J' ai l'impression qu'on fixe ici les faits sur un tableau, qu'on met en avant le personnel et l'ensemble. En vérité, un livre pour une Autriche dont l'amnésie est - et c'est grave - devenue un acte politique plutôt qu' un refoulement. Nous avons le choix: Le point d'interrogation derrière le titre manque par pure provocation, le lecteur peut se décider continuellement si le TOUT VA BIEN est correcte ou acceptable, en regardant la réalité du récit en face.

[ 01.11.08 - 16:53 ] [ Commentaire de stéphane gödicke ] Le livre a déjà été traduit en français: "Tout va bien", chez Gallimard.

[ 28.10.08 - 22:46 ] [ Commentaire de Simone Pervenche ] J'ai aimé ce livre! A quand la traduction française?????