Documentation of literary Documentary Fiction

Die Europäischen Literaturtage 2013 diskutierten den Bereich des dokumentarischen Romans. Das dazu eröffnete Archiv versammelt Buchempfehlungen von readme.cc Usern. Besprechungen, die unter dem Stichwort "Roman" abgespeichert werden, erweitern das Archiv

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Peter Rosei a écrit – sous une forme extrêmement compacte – un roman de société viennois où le milieu de la finance ne joue qu’un rôle marginal, mais qui a pour thème central l’argent. Car si la plupart des personnages ne parlent pas d’argent, ils en possèdent et en voudraient plus encore. Face à ce groupe, une poignée d’individus en pleine ascension qui veulent à tout prix accéder à l’argent, aux côtés des possédants.
Il y a là le publiciste Georg Asamer, un riche sexagénaire qui vit seul dans sa villa avec une gouvernante « rance » et ne savoure que du bout des lèvres l’œuvre de sa vie, tandis que la mort lui fait déjà signe dans le miroir. Il s’attache les services de l’impudent Andy Sykora pour en faire son successeur, sans que celui-ci ne lui manifeste le moindre élan de sympathie en retour. Autre nanti, un héritier suisse qui, pour échapper au poids du legs paternel – un groupe industriel – et après un mariage abruptement annulé, a fui dans les mers du Sud. Là-bas, il dirige l’hôtel où Sykora et son épouse, une secrétaire de l’agence de publicité que détient Asamer, passent leur lune de miel. Plus tard, de retour en Europe, la jeune femme de Sykora deviendra la « propriété » du Suisse, sans le moindre drame. Le roman suit également la vie de la dame issue d’une famille fortunée qui, il y a longtemps, a laissé en plan l’héritier suisse devant l’autel. Elle fréquente aujourd’hui les milieux d’artistes, s’acoquine avec un jeune courtier en bourse qui, enfant, a été victime de mauvais traitements et a été élevé par une famille d’accueil.
Ces personnes sont reliées les unes aux autres d’une manière ou d’une autre – par le sexe, la recherche du profit ou le simple hasard – formant d’étranges symbioses. Vers la fin du roman, tout laisse à penser que la spéculation, à laquelle tous prennent part, n’est autre qu’une bulle prête à éclater. Confirmant l’idée que l’argent a toujours un lien avec l’absence (de quelque chose de plus important), le livre s’achève abruptement, avant même la catastrophe annoncée.
Porté sur de longs passages par une langue magnifique, qui procure au lecteur un bien-être presque physique, Peter Rosei réussit un roman psychologique subtil sur des milieux qui semblent typiquement autrichiens. Notons que la densité de son récit contraste singulièrement avec l’absence de substance de ses personnages.

Extrait du compte rendu de Judith Leister, septembre 2011, traduit par Pauline Desnuelles
Compte rendu intégral : http://www.literaturhaus.at/index.php?id=9134

[ Info ] Rosei, Peter: Geld!. (original language: Deutsch) Residenz, Salzburg/St. Pölten, 2011 . ISBN: 978-3-7017-1571-8.