
Reise nach Kalino l'imprimer
[ Recommandation de Incentives ] Radek Knapp sait y faire. Quoi qu’il décide d’écrire, c’est un succès. C’est le cas en particulier de Reise nach Kalino (Voyage à Kalino), pseudo roman de détective qui parle de la ville des « visages de papier », des Kaliniens et autres héros. Le super-héros de Kalino s’appelle Julius Werkazy, un détective sur le retour : un matin, il reçoit un coup de fil qui va faire prendre à sa vie une tournure jusque là inconnue. Quelques heures à peine après l’appel téléphonique, Werkazy est déjà dans le train qui le mène à Kalino, où aucun étranger avant lui n’a jamais mis le pied ; en effet, complètement isolé du monde extérieur, ce lieu vit en autarcie depuis plus de trois décennies. À vue de nez, Kalino est situé quelque part (mais pas n’importe où !) en Pologne.
Dès son arrivée, le détective fait la connaissance du fondateur (du pays), F. Osmos. Quelque chose d’inouï s’est produit : pour la première fois dans l’histoire de Kalino, un meurtre a eu lieu et Werkazy doit le tirer au clair. Cette mission étrange est liée à une autre tâche, élucider le mystère des Kaliniens : aucun d’entre eux ne semble avoir plus de trente ans. Tandis que Werkazy récolte les premiers fruits de ses investigations, il réalise peu à peu qu’Osmos ne l’a pas engagé par hasard. Derrière tout cela se cache un plan subtil. Et derrière celui-ci, il y a un auteur et son imagination débridée. Nous ne trahirons de l’affaire criminelle elle-même qu’un détail : le cadavre dont Werkazy cherche l’assassin n’existe pas...
Selon l’éditeur, les modèles de Radek Knapp seraient Paul Auster et Philip K. Dick. Mais la lecture de Kalino appelle, me semble-t-il, d’autres indices et d’autres pistes. D’abord l’évocation de Stanisław Lem, compatriote de Knapp, mais aussi d’indiscutables réminiscences de 1984 de George Orwell.
Ce roman, comme les précédents livres de Knapp, vit de ses nombreux dialogues ou polylogues bien enlevés, mais aussi de ses traits d’esprit qui fusent (« J’ai déjà eu des grille-pain qui étaient plus gracieux... », p. 110).
Dans son ensemble, Kalino est un mélange bien dosé de belles-lettres, de polar classique, de parodie de polar et de science-fiction. Une histoire fantastique, presque magique, un conte mais sans frères Grimm pointant leur nez à chaque ligne. Alors, en route pour Kalino !
Extrait d’un compte rendu de Janko Ferk, 2 octobre 2012, traduit par Françoise Guiguet
Compte rendu intégral: http://www.literaturhaus.at/index.php?id=9654
[ Info ] Knapp, Radek: Reise nach Kalino.
(original language: Deutsch)
Piper,
München, Zürich, 2012
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ISBN: 978-3-492-05472-0.