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Kindheitswald kinyomtatni

Kindheitswald

Laznia, Elke

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[ a könyvtippet írta Incentives ]  « C’est le geste de l’écriture qui me fait tenir »

Quelle est l’odeur du passé ? Vert mousse comme la forêt de notre enfance ? Ou d’un gris poussiéreux comme la maison familiale qui ne (pro)jette son ombre que vers l’intérieur ? Surtout ne pas (pro)jeter d’ombre ! Monter bien vite l’escalier pour fuir un père ivre et une mère en larmes. Des dizaines d’années plus tard, des traces sales de mains d’enfant sont encore visibles sur les murs de la cage d’escalier. En haut, il y a des fenêtres aveugles et (une armoire) la boîte/le coffret ( ?) contenant cette statue de Vierge errante dont personne ne veut, pas de leurs mains en tout cas.

Le village, ce sont les autres. Ils se laissent servir par cette mère célibataire qui continue à gérer, malgré les dettes, l’affaire d’un père toujours en vadrouille. « Tu peux crever ! », telle sera sur le tard la réponse de la fille, déjà adulte, lorsque son père sera frappé par un cancer incurable. Enfant, le sentiment d’avoir fauté la rend muette. Mais cette faute, c’est bien celle de son père. Le temps ne guérit pas les blessures. Bien au contraire, « c’est comme si c’était toujours aujourd’hui ». Et cet aujourd’hui est partout. Même et surtout dans la langue, car la langue, c’est la dictature des autres : « Vous m’avez imposé vos mots, vous m’en avez gavée et vous ne m’avez plus laissé de place dans la bouche pour mes propres mots. »

Et pourtant, c’est justement de la langue que la narratrice fera l’instrument de sa libération personnelle. Même s’il est vrai que les histoires ne sauraient consoler et que les mots restent toujours les mêmes. C’est la sensualité à l’état pur de l’écriture et le corps de la langue tracé au crayon qui lui donnent sa force : « C’est le geste de la main, le geste de l’écriture qui me fait tenir, qui me donne mes contours et m’empêche de m’effondrer. »

C’est précisément de cette ambivalence que résulte « Kindheitswald », le roman d’Elke Laznia. Si la langue est le creuset douloureux où se forment les blessures tout au long de la vie, les mots n’en sont pas moins le seul moyen d’exprimer la souffrance. De ce fait, le travail spirituel est ici avant tout un travail sur la langue et avec celle-ci.
Chaque mot est comme ciselé dans la pierre d’une carrière de l’âme. Des éléments de phrases font irruption dans le texte comme des pans de rocher qui s’effondrent. Qui s’amoncellent les uns sur les autres, sous les autres ou au-dessus d’eux, se dressent côte à côte pour ensuite se briser en mille fragments ou tomber en poussière sous les doigts de la narratrice. Comme cette poignée de poussière dont ses fils rempliront une boîte rescapée des décombres de la maison, qu’ils iront ensuite cacher sous le siège de la voiture pour la garder en souvenir. C’est exactement ce que parvient à faire l’auteure dans son premier roman, à travers son exploration littéraire des tréfonds de l’âme et grâce à la vigueur poétique de sa langue. « Kindheitswald » d’Elke Laznia est une première œuvre aux émotions et à la langue bouleversantes.

Résumé de l’article de Michaela Schmitz, février 2014, traduit par Claude Manac’h
Article intégral : http://www.literaturhaus.at/index.php?id=10280

[ infó ] Laznia, Elke: Kindheitswald. (original language: German) Müry Salzmann Verlag, Salzburg, 2014 . ISBN: 978-3-99014-093-2.


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Műfaj: Regény
Nyelvek (könyvtipp): Angol, Német, Francia, Cseh, Magyar


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