de en fr span cz
Roman.
Wien, Deuticke, 2016.
204 S., Hardcover, Euro 20,60.
ISBN-13: 9783552063273.
Peter Henisch
Extrait
L’enfant qui voulait être un chat
Peter Henisch est un acteur discret du paysage littéraire autrichien. Auteur de romans autobiographiques, il a également écrit des livres exigeants – comme Der verirrte Messias (2009) – ou divertissants – comme Mortimer & Miss Molly (2013). Dans son dernier ouvrage, Suchbild mit Katze, Peter Henisch, né à Vienne en 1943, revient sur les pas de son enfance.
Dès le premier chapitre, le narrateur de ce récit à la première personne se décrit en train de regarder par la fenêtre d’un immeuble du 18e arrondissement de Vienne. Cette scène amorce alors un retour en arrière sur toutes les fenêtres par lesquelles il a regardé. La première qu’il se remémore se trouve dans le 3e arrondissement de Vienne. C’est là que l’auteur a passé une enfance protégée, avec ses parents et un chat, dans un immeuble à moitié détruit par les bombardements. Il dit de lui qu’il était un «enfant qui voulait être un chat; enfin, un matou». Les chats accompagneront d’ailleurs ce marginal solitaire toute sa vie.
Son père est photographe, sa mère, une belle jeune femme, issue d’une famille ouvrière. Ses parents sont une sorte d’épicuriens qui célèbrent une ouverture au monde des plus libérales pour l’époque.
Le narrateur oscille tour à tour entre passé et présent, où il est interviewé par une «jeune femme au micro», qui pourrait bien être à l’origine de ce retour en arrière s’achevant sur une excursion au Semmering avec son grand-père en 1952 ou 1953.
Comme à son habitude, Henisch manie avec parcimonie adjectifs, métaphores et comparaisons pour se concentrer sur la perception, sur l’essentiel factuel de ses souvenirs. Il accorde le même espace au monde intérieur qu’à l’extérieur et jette un regard poétique tant sur sa réalité actuelle que sur son passé, sans toutefois donner plus de valeur à ce dernier. À la fin du roman, c’est l’auteur d’aujourd’hui qui est à sa fenêtre et entame un nouveau cahier. Avec, comment pourrait-il en être autrement, un chat à ses côtés. Certes, on ignore s’il travaille déjà à la deuxième partie de son autobiographie, mais, après la finesse et la poésie de la description de son enfance, on aimerait bien lire sa jeunesse.
Extrait du compte rendu de Kirstin Breitenfellner, novembre 2016,
traduit par Nathalie Rouanet
Compte rendu intégral: http://www.literaturhaus.at/index.php?id=11315
>> Incentives