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Roman.
München: Luchterhand, 2016.
672 Seiten; gebunden; Euro 24,70 [A];
ISBN: 978-3-630-87531-6.
Clemens Berger
Extrait
Un roman de la marginalité. Clemens Berger met en expérience l’intrication de l’art, de l’argent et de la vie
Pia Swoboda, voleuse de banque, et Kasimir Ab, artiste, ne peuvent plus vivre sous leur vrai nom.
Pia et son compagnon Julian sont recherchés par la police. Un casse spectaculaire leur a permis de commencer une nouvelle vie loin de leur Vienne natale et de ses contraintes sociales.
Le peintre Kasimir Ab se sent étranger au monde de l’art, à ses codes pseudo-intellectuels et sa posture pro-capitaliste, où l’instant critique d’une œuvre d’art importe moins que sa valeur de marché. Il se sent davantage proche de Pia, la star des réseaux sociaux.
Lors de sa cavale, Pia a distribué de l’argent aux plus pauvres, mais, dans le contexte de la crise bancaire, son casse a aussi un cadre de référence réel: cambrioler une banque revient à intenter une action dans l’espace public contre le bien public.
Pia, dans sa nouvelle vie, se reconnaît dans les actions clandestines d’un «artiste inconnu» - ce n’est autre que Kasimir Ab – qui cherche par sa démarche de critique du système à créer un lien de solidarité sociale. Son média: les surfaces et objets publics qu’il utilise comme un dispositif d’imitation virale – murs, distributeurs de billets, autocollants, et pour couronner le tout, des billets de banque estampillés de la mention «Limited Edition».
Le romancier Clemens Berger nous montre à travers plusieurs exemples la façon hétéronome dont les valeurs de collection dictent le marché de l’art. Tandis que les valeurs sociales et critiques restent dans le champ autonome. Alors que ce sont elles qui maintiennent le rapport à la société.
Berger entrecroise l’histoire de Pia et de Kasimir avec une troisième: celle d’un petit de panda du zoo de Schönbrunn. La valeur symbolique et nominale de l’animal ne contraste qu’en apparence avec celle de l’art, car de nombreux parallèles s’établiront tout au long du récit.
Im Jahr des Panda est un roman de 670 pages absurde et plein d’imagination, où le banal confine au sublime, lorsque des scientifiques se mettent à chanter un karaoké lors d’une rencontre professionnelle, ou qu’un présentateur du journal télévisé tire sa révérence en pleine émission. Rien ne semble exagéré, car tout cela est concevable dans un monde qui se maintient en vie grâce à des mécanismes bien plus absurdes. Un roman divertissant que l’on ne manquerait sous aucun prétexte s’il passait en film à la télé.
Extrait du compte rendu de Marietta Böning,
traduit par Nathalie Rouanet
Compte rendu intégral: http://www.literaturhaus.at/index.php?id=11258
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