de en fr es sr
Xavier Bayer:
Histoires avec Marianne.
Nouvelles.
Jung und Jung, 2020
Salzbourg-Vienne.
Xavier Bayer
Extrait
Que peut-on attendre d‘un livre dont la protagoniste est abattue dès le premier chapitre ? Encore plus de coups de feu ? Oui. Un flashback ? Pas vraiment. Des cauchemars ? Peut-être. Davantage de rencontres avec le personnage principal ? Sûrement. Il ne se laisse pas dominer aussi facilement. Il peut se passer tant de choses. Mais ce n’est pas une raison pour disparaître de la surface de la terre. Ni pour Marianne ni pour le narrateur à la première personne.
Dans Histoires avec Marianne de Xaver Bayer, chaque chapitre est un nouveau départ. En vingt séquences, les deux personnages principaux, Marianne et le narrateur à la première personne vivent des expériences traumatisantes. Parfois absurdes, parfois angoissantes ou oppressantes, parfois kafkaïennes, grotesques, comiques, surprenantes ou un peu de tout cela en même temps. Une chose est sûre : on ne peut se fier à – presque - rien. Mais peu importe. Les histoires suivent imperturbablement leur logique interne, nul besoin de quelque loi de la nature pour l’imposer.
Sobrement, précisément, le narrateur relate ses aventures avec Marianne. Tantôt ils se cachent spontanément dans le débarras d’un musée, tantôt ils luttent pour leur survie face à des croque-mitaines. Un jour ils chinent au marché aux puces à la recherche de bonnes affaires pour ensuite briser leurs trésors avec volupté, un autre ils discutent lors d’une soirée dans un club échangiste des avantages et inconvénients de différents modes de suicide. C’est ce côté déplacé, une certaine irritation, qui constitue la trame de toutes ces histoires. Comme dans les rêves, il n’y a pas de pitié, mais pas non plus de game over définitif. Réalité virtuelle. Comme sur un jeu d’ordinateur, ça redémarre à chaque tour.
Dans Histoires avec Marianne, Xaver Bayer mise sur notre imagination et un peu aussi sur la diversité des genres aussi. On lira ces histoires comme des nouvelles achevées tout autant que comme les chapitres d’un roman. Elles sont la matière dont sont faits nos cauchemars. Ce qui surprend, c’est qu’en lisant on ait à chaque fois la sensation d’enter dans un nouveau rêve, encore et encore…
Version abrégée de la critique de Sabine Dengscherz du 28 février 2020,
traduite par Henri Christophe
>> Incentives