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Roman.
256 p; EUR (A) 20,60.
Wien: Deuticke, 2017.
ISBN 978-3-552-06337-2.
Kurt Palm
Extrait
Une petite ville d'Autriche au cours de l'été 1972. Mick et sa bande passent leur temps ensemble. Ils ont tous dix-sept ans et rêvent de révolution. Il est vrai que la guerre du Vietnam bat son plein, tout comme d'ailleurs les mouvements de protestation aux États-Unis et en Europe. Les copains de la bande vont tous au lycée. Mick, de son vrai nom Ernst, doit se préparer à un examen de rattrapage en français à la rentrée. Mais au lieu de réviser, ce jeune fils d'ouvrier préfère enfourcher son vélo et aller retrouver ses amis. On discute de politique, on va parfois faucher un bouquin à la librairie du coin, avec une préférence pour les livres d'Adorno. Les têtes fument. Mais les cœurs sont eux aussi en ébullition. En particulier chez Mick, qui voudrait enfin tomber amoureux et coucher avec une fille. C'est avec beaucoup de tendresse que Kurt Palm décrit ses tentatives maladroites pour arriver à ses fins. Pendant des vacances familiales en Yougoslavie, Mick fera la connaissance d'une jeune Hollandaise qui le dépucellera et dont il tombera immédiatement amoureux, mais qui, à sa grande surprise, repartira très vite.
Rentré à la maison, il apprend qu'un de ses copains, celui qu'on appelle Candy et qui est le meilleur élève de la classe, a brisé la vitrine de la banque pour manifester par un acte politique son refus du «système». Il a été aussitôt mis à la porte du lycée et ses parents l'ont envoyé en relégation dans une ferme de montagne. Un avenir incertain que viendra interrompre une terrible nouvelle: Candy s'est pendu.
C'est la fin de l'enfance et le début de quelque chose qu'on appelle confusément la vie que nous raconte ici Kurt Palm. Un roman écrit d'une plume légère mais toujours rigoureuse et qui recèle en profondeur une grande sensibilité. Palm se révèle d'ailleurs être un fin dialoguiste. Les échanges sont particulièrement naturels et proches de la réalité.Ce roman au titre plus que gentiment ironique de Révolution à la plage n'est pas un livre triste. En dépit des disparitions et des coups du sort, il n'est d'ailleurs même pas mélancolique. Bien au contraire, il est souvent drôle, et réussi du début à la fin.
Extrait de la critique d'Alexander Kluy du 20 février 2017.
Traduction: Claude Manac'h
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