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Roman.
Wien: Edition Atelier, 2015.
ISBN 978-3-903005-02-0.
Wolfgang Popp
Extrait
Au fait, qu'est devenu...? Plus on vieillit et fait de nouvelles rencontres, et plus on se demande ce que sont devenus d'anciens camarades de classe, de fac ou même des profs.
Wolfgang Popp a fait de cette question le leitmotiv de son dernier roman: dans Die Verschwundenen (Les disparus), il fait se rencontrer des personnages qui s'étaient perdus de vue depuis des dizaines d'années. Quelquefois par hasard, comme dans la première histoire (Alpbacher oder das Mädchen aus der Asche - Alpbacher ou la fille sortie des cendres), où un dénommé Lechner, devenu adulte, tombe sur son ancien prof de latin sur la place de Sorrente. Si la rencontre est singulière, c'est parce que ledit professeur, des années auparavant, avait disparu du lycée du jour au lendemain. L'ancien élève s'était demandé pendant des années où il avait bien pu aller. Et quel rapport cette disparition pouvait bien avoir avec Anna, sa silencieuse et mystérieuse camarade de classe.
D'autres «disparus» réapparaissent inopinément là où on ne les attendait pas, et avec de curieuses requêtes: comme l'ornithologue Philipp, qui demande à son ancien copain de fac de l'accompagner dans un voyage rocambolesque en Grèce pour y photographier un rare spécimen de chat-huant.
Le ton léger fait souvent oublier que chaque histoire est racontée par un narrateur différent –et qui réagit donc différemment – mais qui est chaque fois rattrapé par le passé. Qu'éprouve-t-on dans une telle situation? Plutôt de la curiosité, de la peur ou un certain malaise? L'auteur a particulièrement réussi ce face-à -face entre le passé et le présent: il montre à quel point un regard, une intonation ou un geste peuvent encore sembler familiers malgré les années.
Popp, qui a fait des études de sinologie et d'histoire, a alimenté son récit de faits et de détails historiques, et sa langue imagée réussit à redonner vie aux lieux. Son excellent sens de l'observation est le garant d'une indéniable couleur locale, que ce soit en Italie, en Angleterre, en Autriche ou au Sri Lanka, où son expérience de guide touristique est manifeste.
Au bout des 240 pages, on se surprend à se demander comment on réagirait soi-même si l'on rencontrait d'anciennes connaissances: serait-on prêt à traverser l'Europe ou à faire le tour du monde pour leur faire plaisir?
Extrait de la critique d'Emily Walton,
traduit par Nathalie Rouanet.
Texte original: http://www.literaturhaus.at/index.php?id=10590
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